De O Cebreiro à Samos – Chemin de Compostelle

Vendredi 17 octobre,
53e jour : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 162 kilomètres

Samos
De O Cebreiro à Samos
La vallée du Côté d`O Cebreiro
Au départ d`O Cebreiro
Au départ d`O Cebreiro

Je quitte O Cebreiro. Je suis juste un peu au dessus d’un couvercle de nuages qui recouvre la vallée, percé ici et là par le sommet des montagnes. C’est très beau. Apparemment les prévisions étaient bonnes, ça ne sent plus la pluie.

Je vais essayer de compenser la courte étape de la veille. Je me dirige vers Samos à 31 km, pratiquement tout en descente. A partir de Triacatela il y aura deux chemins possibles, un par Calvor, mais le gîte annoncé n’a que 22 places ce qui risque d’être juste et de m’obliger à encore aller plus loin, et l’autre par Samos, celui que j’ai choisi, plus long de 3 km, mais où il y aurait un  gîte d’environ 70 places ce qui est plus rassurant.

Chapelle à Biduedo
Hêtre séculaire près de Ramil

Entre O Cebreiro et Fonfria la route reste sur les hauteurs et domine la couche de nuages avec de belles échappées sur la vallée et un passage par le col de San Roque où la statue d’un pèlerin indique le chemin ;  ensuite c’est une descente régulière jusqu’à Triacastela où j’arrive vers 14 h.

Les villages traversés sentent la Galice profonde et la bouse fraîche : il faut parfois partager le chemin avec quelques vaches nonchalantes. En route une petite chapelle à Biduelo et un hêtre centenaire prés de Ramil, mais aucune trace d’un magasin d’alimentation ou d’un bar. Tous mes espoirs reposaient sur Triacastela où j’arrive trop tard : tout est fermé. Je dois me contenter d’un reste de pain dur et d’un bout de chorizo : plus que 10 km à faire, je devrais survivre.

Le chemin

Sur le chemin vers Samos je ressens une douleur persistante dans la cuisse gauche et j’ai une drôle de sensation comme si je penchais à droite, comme si je partais en vrille. Je me demande ce qui m’arrive. Pas besoin de me peser pour savoir que j’ai beaucoup maigri, depuis le départ j’ai dû percer deux nouveaux trous dans ma ceinture. Ce n’est pas pour me déplaire mais probablement que je dois revoir une nouvelle fois les réglages de mon sac. J’essaye à plusieurs reprises mais le malaise persiste. Je suis un peu inquiet, je ne pourrais pas continuer longtemps comme ça.

J’arrive à Samos vers 17h30. Le chemin domine en contrebas le couvent d’aspect très austère des Bénédictins. C’est là que se trouve le refuge pour pèlerins. Lui aussi est austère ou plutôt sommaire, un grand dortoir, pas de cuisine des sanitaires rustiques avec encore une fois une douche à l’eau froide. J’entame ma deuxième crédentiale.

Le monastère à Samos
Le monastère à Samos

Là je retrouve Julien le Français et Erling le Danois. Il est passé hier à O Cebreiro avant la pluie et a continué sa route sous la pluie jusqu’à Hospital de Condesa ; bilan, il n’a rien vu de O Cebreiro et des vallées environnantes : hier c’était complètement bouché et ce matin il était dans les nuages pendant que j’étais au-dessus. Je n’ai pas fait un si mauvais choix.

Tout ça commence à être long, devient un peu mécanique, je visite à peine je  traverse puis c’est tout, et ce problème de vrille plus ma cuisse (le tout doit être lié, la cuisse compense) n’est pas fait pour arranger. Un bon repas dans un petit restaurant vient équilibrer ma diète de midi et redonner un peu de moral aux troupes : on verra demain.

1420 kilomètres parcourus depuis le Puy-en-Velay

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