Vers Saugnacq-et-Muret sur la voie de Tours – Mes Chemins de Compostelle

Samedi 12 septembre
24e étape : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 1095 kilomètres

Saugnacq-et-Muret
De Le Barp à Saugnacq-et-Muret

7h45 Monique et moi quittons le gîte municipal du Barp.

Le chemin ressemble beaucoup à celui d’hier avec ses vestiges de tempête et l’impression générale d’être hors du temps. Nous parlons beaucoup, de la vie, de ses joies mais aussi et surtout de ses épreuves. Pour avancer dans la vie et sur le Chemin Monique pratique la «Pensée positive». A Belin-Béliet elle juge qu’elle a encore suffisamment d’énergie et sous mon impulsion elle se sent d’attaque pour m’accompagner jusqu’au Muret. Nous faisons quelques emplettes.

Couverture Cheminements broché

Le récit de mon Chemin de Compostelle au départ du Puy-en-Velay a fait l’objet d’un livre, CHEMINEMENTS, à découvrir ICI

Midi, arrêt casse-croûte dans une aire de pique-nique sur les bords de L’Eyre où défilent des canoës. Maintenant que Monique est fixée sur sa destination je téléphone pour réserver nos places de ce soir. Au Muret pas de réponse. D’ici au Muret aucune autre possibilité, nous tentons notre chance à Saugnacq-et-Muret, 4 km au-delà de ce que nous avions prévus. Il y a de la place mais ils ne pourront pas nous servir à manger, ce soir ils reçoivent un groupe avec repas « gastronomique » et le cuisinier est débordé ; une cuisine est cependant mise à notre disposition. « Avez-vous de quoi faire à manger ? Car ici il n’y a ni restaurant ni magasin d’alimentation ». « Non, mais nous allons faire un détour par le Muret pour acheter quelques provisions ». « Impossible ! Là-bas il n’y a plus rien, le gîte a fermé, les magasins ont fermé, tout a fermé. » Je négocie : peut-être y aurait-il deux petites parts en plus de ce fameux repas gastronomique (je tente ma chance ! ) ? Quand il y en a pour 30 il y en a pour 32 … J’implore : deux pauvres pèlerins, après tous ces kilomètres, sous cette chaleur torride… Silence … Bon, ils vont s’arranger et nous prépareront un repas froid. Merci ! Nous sommes entre les mains de la providence, ou plus prosaïquement nous avons rencontré des gens très hospitaliers.

13h15 l’église de Mons, dédiée à Sainte-Claire, plantée au centre de son cimetière est isolée au milieu d’une prairie cernée par les pins ; malheureusement elle est fermée, nous ne pourrons pas en voir l’intérieur.

Notre interlocuteur de Saugnacq nous a indiqué le nouvel itinéraire qui évite désormais Le Muret. Il longe pendant un moment l’autoroute jusqu’à une station service puis plonge à travers la lande, à travers les pins par des sentiers sablonneux : c’est très beau mais épuisant même si ce n’est pas très long.

Depuis le chemin on peut accéder à la station service, y profiter des toilettes ou prendre un pot, peut-être aurions-nous pu y trouver à manger pour ce soir. C’est une sensation très étrange, comme dans certains films fantastiques : un sas entre deux mondes, l’autoroute, les poids-lourds, les voitures, les familles qui rentrent de vacances d’un côté, et les pins, le sable, la marche, le silence de l’autre. Monique m’offre une boisson fraîche puis nous regagnons notre univers.

Vers 18h, nous arrivons au refuge, rétamés. L’accueil est très chaleureux même si on sent nos hôtes un peu débordés sans doute par les préparatifs du fameux repas « gastronomique » (je suis jaloux !). Nous apprenons que Christian est passé par là ainsi que Philippe-Alexandre qui a encore une fois laissé un souvenir impérissable : d’abord ses horaires très personnels puis il aurait oublié de payer son écho et enfin le matin en repartant il aurait « exigé » d’être reconduit en voiture sur le Chemin là où il l’avait quitté la veille en stop pour rejoindre le gîte. Une légende du Chemin est en train de naître.

Le gîte est intégré dans un grand ensemble au milieu du  Parc naturel régional des Landes de Gascogne. Grand luxe, on nous octroie à chacun une chambre. Le soir un plateau repas nous est servi sur les tables en bois juste devant nos chambres, charcuterie, paella, fromage, dessert. Pantagruélique et qui plus est gratuit : comme il s’agit des restes de midi il n’est absolument pas question que l’on paye ! La providence est aux petits soins.

Demain direction Labouheyre à 20 bornes, Monique et moi allons continuer notre marche en tandem.

730 kilomètres parcourus depuis Auffargis

 

2 réflexions au sujet de “Vers Saugnacq-et-Muret sur la voie de Tours – Mes Chemins de Compostelle”

  1. je t’oublie pas
    Bonjour Pierre
    on se régale de te lire et de te suivre
    tu es un sacré (type)
    demandé et vous recevrez; le casse croute du soir a été super…..
    on rencontre et on voie souvent la providence sur le chemin.
    je parts;une quinzaine de jours le 10 Août de Saint Jean Pied de Port
    a bientôt et MERCI

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